Issu d'un département important pour le rap français, le 78, et passionné de musiques en tous genres, CLYY puise dans de nombreuses inspirations pour livrer un art saisissant qui a tout pour l'amener à faire parler de lui... Midi/Minuit : Qui es-tu et d’où viens-tu ? CLYY : Moi c’est CLYY, originaire de Mantes-la-Jolie et plus précisément du quartier Mozart au Val Fourré. CLYY © David Delaplace Quand et qu’est-ce qui a fait que tu as commencé le rap ? J’ai sérieusement commencé le rap en 2020. À la base, j’écoutais des morceaux de gars qui racontaient ce qu’on vivait dans le quartier. Je suis un passionné, tout comme ma famille. Étant d’origine congolaise, j’ai grandi avec la musique, elle m’accompagne depuis toujours. Lequel de tes morceaux choisirais-tu pour te représenter ? Je dirais « Principes et valeurs » parce que c’est le début de la suite… https://www.youtube.com/watch?v=78GzzJIKaVY Quelles sont tes inspirations musicales aujourd’hui ? Je te dirais un peu de tout, mon influence c’est d’avoir grandi en écoutant tous les genres de musiques. En rap US j’écoute Young Thug, Lil Baby, Future. En français il y a Ninho, UZI, ZKR, Jul… J’écoute aussi beaucoup d’afro comme Fally Ipupa, P-Square… J’ai une grande famille où les générations se mélangent, et tout le monde écoute énormément de choses. Comment définis-tu ton style musical ? Mon style c’est la trap mélodieuse. C’est un mélange équilibré de rap et de mélodies qui peuvent parfois être afro. https://www.youtube.com/watch?v=Zzf3S1dkdSs Y a-t-il un artiste ou un album en particulier qui t’a donné envie de te lancer dans le rap ? Je pense que Ninho m’a donné envie oui. C'est un artiste qui a toujours proposé du rap sans concessions et qui est resté fidèle à sa ligne de conduite. Et au final ça a bien marché pour lui non !? Quels sont les artistes dans le rap dont tu es proche ? Bien sûr, il y a Niaks, Zaaki, Nono La Grinta, des mecs du 78, Decimo… en gros beaucoup de mecs de mon secteur. Un projet (mixtape, album ou EP) en préparation pour cette année ? Oui c'est dans les tuyaux, je prépare mon 1er album. Mais pour l'instant, on va surtout enchaîner et faire monter la sauce avec des singles histoire de me faire un peu plus connaitre. Quels sont tes objectifs pour 2025 ? Être plus connu, dépasser la barre des millions et arriver avec un nouveau style. Il faut que les gens se disent « Wow c’est quoi cette dinguerie ? C’est qui ce rappeur de fou ? ». Mon but, là, c’est de choquer les gens. 2025 je suis déterminé ! Si tu devais choisir ton ultime album classique du rap français ? « Comme Prévu » de Ninho ! C'est le meilleur album de N.I. Si tu devais choisir un ultime morceau classique du rap français ? Je t’en dirais 3 : « Alcantara » de Jul, « Jefe » de Ninho et « La Vraie vie » de DA Uzi. https://www.youtube.com/watch?v=pxjsZK_fkO4 Et pour finir, que représente « Midi/Minuit » pour toi ? Midi/Minuit c’est la mentalité, je connais le TP, on est acharné, on ne baisse pas les bras, et c’est aussi un grand média ! Merci beaucoup pour ton temps CLYY, c’était un plaisir ! Merci pour l’invitation ça tue, branchez-vous il y a des rallonges pour tout le monde, il faut toujours le casque ! Retrouvez CLYY sur Instagram, TikTok, X & Snapchat. Interview : Tancrède
Jan
31
mins read
LISTE DE VENTES DES PROJETS SORTIS EN 2024 : (Dernière mise à jour le 2 août) Artiste Album Date de Sortie Ventes Première semaine Total Kerchak Saison 2 12 janvier 6 246 34 994 Jul Décennie 19 janvier 24 351 102 750 PLK Chambre 140 19 janvier 11 421 194 272 Lesram Du peu que j’ai eu, du mieux que j’ai pu 19 janvier 5 481 - Shay Pourvu qu’il pleuve 19 janvier 7 867 39 255 Koba & Zola Frères Ennemis 26 janvier 16 941 58 930 ZKR Mode opératoire 2 février 13 222 - S.Pri Noir La Cour des Miracles 2 février 7 077 - Booba Ad Vitam Æternam 9 février 15 175 69 425 Dadju & Tayc Héritage 16 février 29 096 90 785 Retrouvez le tableau de ventes des projets sortis en 2019, 2020, 2021, 2023 ici. Rejoignez-nous sur Twitter et Instagram pour suivre l’actualité en temps réel.
Mar
14
mins read
Révélé aux yeux du grand public en 2019 sur l’album « C’est pas des LOL » de Jul, Gips a depuis fait son petit bout de chemin. Deux ans après la sortie de son premier album « Le monde est à nous » le natif de Tourcoing revient avec son second opus : « Passager 59 ». Cover : Gips - Passager 59 (© Bastienne) Pour l’occasion, nous l’avons rencontré afin de discuter de sa musique, de son 5.9, de sa vision du monde ou bien de l’essor du rap dans le nord de la France. Journaliste (Tancrède) : Gips comment ça va ? Gips : Ça va nickel et toi ? Dans quel état d’esprit tu es à l’approche de la sortie de ton deuxième album « Passager 59 » ? Je suis bien, je suis confiant. Je suis content de l’album que j’ai fait. Mon objectif c’est de faire mieux que le premier album. Je ne calcule pas trop les ventes, je veux juste faire ma musique. Je suis déjà passé à autre chose, je fais des nouveaux sons pour un autre truc (rires). Après on va faire la promo, faire ce qu’il faut pour le vendre hein ! (© Bastienne) Quelles sont tes attentes pour cet album ? Faire mieux que le précédent, viser plus de gens. J’ai fait un album avec des styles très différents. Ton album s’appelle « Passager 59 », quelle place tient ton département dans ta vie personnelle et professionnelle ? Beaucoup de choses ! La musique dans le nord ça date pas d’il y a longtemps, c’est important de représenter d’où on vient, d’ouvrir des portes aux plus jeunes parce que chez nous c’est dur… Après t’es obligé, je viens de là-bas, tous les rappeurs représentent leurs villes. Pour moi tu ne peux pas renier cette chose-là. D’une manière ou d’une autre c’est ancré dans ma musique. Maintenant dans le rap tu as de plus en plus de rappeurs qui viennent du Nord, notamment ZKR, BEN PLG, Osirus Jack… quelle est ta vision de cette scène ? Ça tue, au moins les gens vont voir que il n'y a pas qu’à Marseille et Paris que ça rappe. Déjà Gradur a bien exposé, ZKR pareil, il faut laisser le temps au temps, peut-être que dans 5 ans on entendra encore plus parler de nous… Il y a des rappeurs du Nord que tu suis ? Oui, il y en a plein ! T’as Nordin, BFT, je connais un petit super fort Y2O… je l’appelle le Damso tourquennois tellement il est fort ! Il y a aussi Imed Zee qui arrive fort. J’aime bien écouter des mecs pas trop connus, ça m’intéresse plus. https://youtu.be/eZW0UuFyLbk?si=QvnpdeLQ_6zsiCEM Sur l’album on compte 4 collaborations : ZKR, Zbig, Osirus Jack et l’italien Voleur PNZ, comment tu les as choisis ? ZKR on est pote, c’était prévu depuis le premier album déjà. https://www.youtube.com/watch?v=n81-bMDG8E4 Osirus Jack j’ai toujours aimé ce qu’il fait, on se connaissait pas mais un jour il m’a dédicacé dans son projet, je l’ai remercié, et on a discuté. Même si c’est un style différent, je me suis dit qu’on pouvait faire un truc ensemble et ça a marché, les gens ont kiffé. https://www.youtube.com/watch?v=AIYHD2mUiag Zbig c’est un bon pote à moi de Marseille, je voulais un mec du sud donc je l’ai ramené. https://youtu.be/Wux7ussD7vk?si=OhDkcP5sJ4nf_eAU Voleur PNZ à la base il m’avait demandé pour faire un son ensemble et je te cache pas que j’avais pas calculé, je me sentais pas de faire un truc avec un italien, et un jour je suis tombé sur un morceau à lui j’ai kiffé, je lui ai dit je pose un couplet dessus et on le met dans mon album ! Voleur PNZ c’est toi en italien ! Ahah lui c’est moi en français (rires). C’est le même style, c’est le sud, c’est la type Jul. Il y en a de plus en plus en Europe, tu vas en Italie, en Espagne, en Hollande, c’est partout ! https://youtu.be/H5kyxfFzZJo?si=qblY5ivdmjFyLR-W Le grand public t’a connu sur « C’est pas des LOL », est-ce que ça ne t’a pas mis trop de pression ? Non je ne me mets jamais de pression. J’ai commencé la musique tôt mais plus sérieusement j’ai commencé à 27 ans, les gens m’ont encouragé, ils m’ont dit ça tue. J’ai envoyé 2, 3 clips jusqu’à atterrir avec Jul… ça c’était fou ! Jamais de ma vie je m’y attendais ! Pour moi si je faisais un feat avec Jul j’avais réussi dans la musique, et au final j’en ai fait dix (rires). Je me suis retrouvé dans son label, mais pour moi ça a toujours été un truc qui va s’arrêter tôt ou tard. Sur « Putain Z**** » tu as des phases très drôles, c’est important pour toi d’être...
Mar
05
mins read
Jeune ancien, car présent depuis un bon nombre d’années au sein du rap français, mais pas encore omniprésent dans la tête du grand-public, Mayo est de retour en cette fin d’année 2023 avec le deuxième volume de son projet « Yoski ». Pour l’occasion, nous avons rencontré le natif de Stains pour parler de la construction de ce projet, de ses passages par la case prison ou encore de son univers assez unique. Journaliste (Tancrède) : Mayo, comment ça va ? Mayo : Ça va et toi ? Tranquillement ? Tu reviens en cette fin d’année avec « Yoski 2 », deux ans après le premier volume, comment tu as abordé la création de ce projet ? Je voulais partir sur les mêmes bases que le précédent. L’objectif c’était de se propager et de faire rentrer les gens dans mon univers, d’élargir mon public. Je l’ai réalisé de manière assez classique, morceaux après morceaux. J’ai aussi essayé de faire des choses assez différentes pour toucher un public féminin par exemple. Cover : Mayo - Yoski 2 (© Fifou) Concernant la création de tes titres, comment tu travailles ? En studio ? Chez toi ? J’aime beaucoup travailler en studio mais en vrai je travaille tout le temps et partout. Si j’ai une mélo en tête, peu importe où je suis, je la note quelque part, je la bloque dans ma tête, et je la travaille direct quand j’arrive au studio. Tu es présent depuis 2014, quel regard portes-tu sur ton parcours jusqu’ici ? Y a des moments où j’étais pas actif, des fois je me sens un peu à la bourre (rires). Je la trouve bien mais à la fois compliqué. Même au niveau des médias on a pas vraiment été soutenus. Y a des petits bémols comme ça mais sinon ça va hein… © Fifou Justement ta carrière a été parsemée d’allers-retours en prison, comment tu as vécu cela sur le plan artistique ? Sur le plan personnel ? Sur le plan artistique je l’ai super mal vécu parce qu'à chaque aller-retour en prison c’est un retard que je prends (soupire). Sur le plan personnel j’en ai tiré des leçons, aujourd’hui je sais que je n’ai plus rien à voir avec la police. Et puis ça m’a focus sur ma musique parce que je sais que je veux plus connaitre tout ça, donc oui, il faut que je me concentre à 100% sur ça maintenant. Comment as-tu réussi à repartir de plus belle après cette épreuve ? Ça n’a pas été très difficile parce que j’ai toujours été dans le délire de la musique. Et puis j’ai écrit en prison pour m’entraîner et me conserver artistiquement. Après je crois que je n’ai gardé aucun texte écrit en prison… Dans tes morceaux tu utilises énormément le chant sur des prods contrastées entre luminosité et obscurité… comment tu définirais ton univers ? Mon univers se situe entre la mélancolie, la joie et l’Afrique. L’Afrique c’est dans mes sonorités et mes flows, comme la joie en vrai, et la mélancolie c’est mon coté rap français, tout ce que j’ai vu et vécu. Tes sonorités sont très ensoleillées ou nocturnes sans jamais vraiment se ressembler… où tu puises ton inspiration musicale ? Je la puise dans ce que j’écoute. Beaucoup de musique africaine, de rap américain, français aussi. Et puis aussi dans ma vie de tous les jours, dans mon vécu. Je m’inspire des américains mais par contre je ne suis absolument pas dans le copier-coller. Autre point de ta palette artistique, ton flow coulant peu articulé, comment ça t’es venu ? En fait, je te dis la vérité moi je m’en rends même pas compte. Et vu que je m’en rendais même pas compte c’était naturel quoi. Quand j’ai capté le truc j’ai commencé à faire attention. Je pense que c’est une lacune mais qui à la fois fait un petit flow. Je te dis lacune parce que par exemple un mec qui m’écoute pour la première fois il va peut-être pas comprendre et donc pas se plonger pleinement dans mon univers… Sur le morceau « Paris » tu abordes la vie parisienne, est-ce que le fait d’habiter dans une telle ville t’aide à écrire ? Quand même, on est au cœur de plein de choses. Y a des gens qui grandissent dans des endroits où c’est que des influences extérieures qui les inspirent. À Paris y a des mecs qui n’ont jamais mit les pieds dans le ghetto, il y a plein de mondes qui se mélangent. Ça aide ! https://www.youtube.com/watch?v=MTBGIXUIKjA Avec « Boubou » tu parles de choses intimes comme ton fils, est-ce que ça te tenait à cœur d’aborder ce sujet ? C’est la première fois de ma carrière donc oui, et puis mon fils est né deux jours après mon entrée en prison, du coup c’était pour...
Jan
05
mins read
Membre de l’incontournable quatuor 13 Block, Oldpee comme tous les membres de son groupe, s’est récemment lancé en solo. Après deux EP's, le sevranais se lance dans le plus dur de sa carrière avec son premier long format : "Je m’appelle Sidi". Pour l’occasion, nous l’avons rencontré afin de discuter de son nouveau statut d’artiste solo, la construction de cette mixtape ou encore sa vision de la nouvelle scène rap française. Journaliste (Tancrède) : Oldpee, comment ça va ? Oldpee : Ça va toujours tu connais ! On a aujourd’hui l’occasion de discuter pour la sortie de ton premier long format, « Je m’appelle Sidi », comment tu te sens ? Je suis détendu ! Y a pas plus détendu limite ! Je suis dans l’truc en mode faut que ça sorte, je suis pressé. J’ai envie d’avoir le jugement des gens direct ! Cover : Oldpee - Je m'appelle Sidi (© Fifou) Après tes premiers EPs, « WSHHH » et « SDK », sortis l’année dernière, comment as-tu abordé la production de ce projet ? Tu l’as réalisé en studio ? En séminaire ? Je l’ai fait en séminaire mais aussi lorsque je faisais l’EP « SDK ». Le moment où je faisais « SDK » j’ai commencé à enregistrer la mixtape. J’ai fait d’une pierre de coup. Il y a certains morceaux que j’ai enregistrés il y a longtemps, « Pirate » et « Sidi » par exemple ça date, je les ai remasterisé… Même l’intro « La vie des diesz » ça fait longtemps que je l’ai. Par exemple le son avec Hamza je l’ai fait il y a au moins un an et c’est plus récemment que Guy2Bezbar s’est rajouté. La mixtape s’est faite sur un an à partir de « SDK » si tu veux. « WSHHH » et « SDK » ont exposé ton univers solo, est-ce que tu cherches à le consolider avec « Je m’appelle Sidi » ? Oui, je consolide et je me présente surtout ! Sur « WSHHH » et « SDK » il n’y a pas de morceaux comme « Condamné » ou « Sidi » qui sont un peu plus introspectifs, qui parlent plus de moi. Avant c’étaient plus des exercices de style. Là c’est vraiment moi, je montre ma palette, ma couleur artistique. Avant de te lancer en solo on t’a connu à travers ton groupe, 13 Block, comment as-tu travaillé cette transition ? En vrai on en parlait déjà tous de se lancer en solo. Mentalement, tout le monde était dans cet état d’esprit donc j’étais prêt. Après dans le travail solo au studio ça change pas de fou mais c’est bien parce que ça te permet d’apprendre à te connaitre. Le truc le plus difficile c’est de ne pas se dénaturer, de pas faire autre chose genre de l’afro love… les gens se diraient il part en couilles (rires). Faut pas se prendre la tête, faut faire ce qu’on aime. Après il y a des trucs relou, il n’y a plus tes potes à coté… Justement tu travailles comment en solo ? En studio ? À distance ? Je travaille uniquement au studio. Quand je sors du studio je ne fais rien, je vais pas écrire des trucs chez moi c’est mort. Je vais peut être écouter de la musique mais je fais ma vie je ne calcule pas le travail. Par contre en studio je suis investi à fond, je peux passer 5h à me prendre la tête sur un morceau. (© Fifou) En vrai je suis quelqu’un qui marche à l’instinct, je vais en studio, je vois avec le beatmaker, je me mets à l’aise, je vois ce qu’il me propose, j’écris et ça coule de source. Je suis en détente et sans prise de tête. Quand tu te prends trop la tête tu rates beaucoup ! La plupart des morceaux du projet je les ai fait en un jet. Il y a des morceaux sur lesquels je suis repassé parce que ma voix a changé mais sinon c’est de l’envoi direct. Sur cette mixtape on compte la présence de Zed, est-ce que les membres de 13 Block t’aident dans tes démarches artistiques solos ? Non du tout. Chacun fait ses trucs de son coté. Quand on se voit on parle de tout mais pas de nos sons. Jamais. C’est pas le premier truc qu’on se dit. Aussi, on a pas forcément le temps de se voir. La dernière fois qu’on s’est parlé de nos morceaux c’est pendant les répétitions de YardLand, mais on n’a rien écouté. https://www.youtube.com/watch?v=6B6AJzFcH4c On est tous concentré sur nos carrières personnelles et puis à la base on est des frères, on se fréquente pas grâce à la musique. Quand il y a trop de musique entre nous c’est pas bon. Là c’est comme si on est une famille et les quatre enfants se sont barrés de leurs côtés. Quand c’est les fêtes de familles on parle pas de taff, bah...
Déc
15
mins read
Le 27 octobre 2023, ISK a sorti son nouvel album « L’Art de la guerre ». Un quatrième opus attendu et décisif pour la suite de sa carrière. Après quelques années dans la cour des grands, il est l'heure du bilan. Ce bilan, il le dresse au micro de Midi/Minuit dans un entretien sans filtre. Journaliste (Youcef) : Dans un premier temps, tu as sorti "L'art de la guerre", ton quatrième projet, ton troisième album en carrière. À l'heure actuelle, dans quel état d'esprit te trouves-tu ? Que penses-tu des premiers retours, que ce soit en termes de chiffres ou encore de la critique du public ? ISK : En réalité, le public devient plus exigeant après un certain nombre de projets. Il attend beaucoup plus de l'artiste. C'est ce que j'essayais de faire, tu vois. J'ai essayé d'être beaucoup plus pointilleux sur ce projet, d'aller plus loin, de lui donner une histoire qui s'accorde avec, c'est pourquoi nous l'avons appelé "L'art de la guerre", la pochette s'y rapporte. Ce que je raconte dans les chansons, chaque morceau s'inscrit dans "L'art de la guerre" à sa manière. Cover : ISK - LDLG (© Fifou) Donc, en réalité, je suis content des retours. Les gens ont apprécié les morceaux. Je reçois beaucoup de messages qui disent que j'ai diversifié mon style, que ce n'est pas redondant. C'est comme avant, mais remodelé. Justement, peux-tu nous parler un peu plus du titre ainsi que de la pochette du projet ? Nous avons choisi le titre avec Guilty et l'équipe de Katrinasquad. Il est inspiré du livre "L'art de la guerre" de Sun Tzu, que j'ai lu pendant la création du projet. C'est à partir de là que l'idée est née. J'aimais beaucoup le livre, ce qu'il racontait, la philosophie de l'auteur et sa manière de voir les choses, que j'ai trouvée très intelligente et instructive. La pochette présente un personnage qui tient le livre "L'art de la guerre", et en gros, c'est l'ancien moi à gauche qui se livre une bataille avec le nouveau moi à droite, un couteau entre eux, symbolisant la lutte contre moi-même. En parlant du projet, quel a été le processus créatif de cet album ? Combien de temps as-tu mis pour le réaliser ? Comment as-tu choisi l'équipe qui t'entoure ? Tu parles de Katrinasquad, y a-t-il d'autres beatmakers impliqués ? La création a commencé avec ma rencontre avec Guilty et l'équipe de Katrinasquad. Nous avons décidé de collaborer pour créer un album. Je me rendais à Toulouse, où ils travaillent. J'y ai passé de longs séjours, et environ 80 % de l'album a été créé là-bas. Quelques featurings et morceaux ont été réalisés à Paris, avec d'autres beatmakers avec lesquels j'avais déjà une bonne entente, comme 9TH, DJ Ritmin ou encore Boumidjal. Comment te positionnes-tu par rapport à la scène actuelle du rap ? Te considères-tu toujours comme un rookie ? Non, en réalité, je ne me considère pas comme un rookie. J'ai sorti une mixtape et trois albums, ce qui est déjà beaucoup. Il y a des gros noms du rap qui n'ont pas sorti autant de projets, donc je ne peux pas me considérer comme un débutant. C'est justement pour cela que je pose la question, et tu as bien fait de rebondir là-dessus. Tu as un statut particulier. Selon toi, de manière totalement subjective, qu'est-ce qui manque pour franchir un palier ? Tu as déjà accumulé des millions de vues, des collaborations avec des poids lourds du rap. Que manque-t-il pour briser ce fameux "plafond de verre" ? Je pense qu'il manque LE morceau, celui qui te fait faire un grand pas en avant et te propulse dix marches plus haut en un coup. Après, il faut bien gérer la suite pour que même ceux qui n'écoutent pas de rap me connaissent. En réalité, ceux qui écoutent du rap, sans vouloir paraître prétentieux, je pense qu'ils me connaissent ou ont déjà entendu mon nom quelque part. Parfait. En tout cas, tu as déjà franchi un cap, celui de vivre de ta musique, et tu en parles beaucoup sur le projet, parfois même comme d'un sauvetage. À quelle période la musique est-elle devenue réellement un métier pour toi, et quel a été le déclic ? Cela fait déjà un certain temps que la musique est devenue un métier pour moi. Je n'en parlais pas autant avant parce que j'ai commencé à ouvrir un peu plus ma personnalité, que ce soit dans le projet ou même dans mes interviews. Depuis que j'ai signé mon premier contrat, j'ai compris que c'était un véritable travail, et j'ai décidé de m'investir pleinement pour réussir et persévérer. Très bien. Il me semble qu'à l'heure actuelle, tu es totalement indépendant. Comment cela affecte-t-il ton quotidien, ton travail, la création musicale et...
Nov
10
mins read
En seulement 4 morceaux solos sur les plateformes, et en cultivant un mystère autour de lui, Shippeur s'est vite imposé comme un profil qui suscite la curiosité et l'engouement. Comment passer à côté du casque Arai aux yeux Fendi en 2025 ? Midi/ Minuit : Qui es-tu et d’où viens-tu ? Shippeur : Moi c’est Shippeur, je viens de Paris même ! Shippeur © Droits réservés Quand et qu’est-ce qui a fait que tu as commencé le rap ? J’ai commencé par hasard, j’ai fait ça avec des potes à moi et ça a pris naturellement. Un peu comme ça sans vraiment le vouloir. C'était pas un but en soit au début. Lequel de tes morceaux choisirais-tu pour te représenter ? Je prendrais « Pirelli » ! C'est le morceau le plus abouti que j'ai fait. https://www.youtube.com/watch?v=hO3O6VGF5qo Quelles sont tes inspirations musicales aujourd’hui ? J’écoute beaucoup de musique, des trucs à l’ancienne comme des trucs plus récents. J’écoute aussi des chanteuses françaises. Concernant mon inspiration, ce qu’il faut savoir c’est que moi je travaille beaucoup à l’instinct. Je n’écris pas de textes, je colle plusieurs instrus en une… je bricole quoi ! Je n’écris jamais de textes, je n’arrive pas, pour moi l’improvisation est plus facile que l’écriture en vrai. Comment définis-tu ton style musical ? Je n'ai pas réellement de style, pour ne pas te mentir je ne sais même pas ce que je fais des fois parce que je peux faire de la mélo sur des prods drill, de la trap, je suis tout-terrain, je n’ai pas de barrières. Je mélange plein de trucs dans le but d'avoir un rendu surprenant et différent. Y a-t-il un artiste ou un album en particulier qui t’a donné envie de te lancer dans le rap ? En fait moi j’ai commencé avec un pote pour rigoler et j’ai vu que ça allait pas trop mal pour moi, que ça marchait bien et que c’était pas si difficile que ça. Tu connais La Rvfleuse ? Bah c’est un pote à moi et c’est lui qui m’a vraiment poussé dans le rap. Quels sont les artistes dans le rap dont tu es proche ? Oui, il y a La Rvfleuse, KRM, KLM et ISS qui me donnent de la force. ISS m'a partagé à mes débuts, ça m'a beaucoup aidé. https://www.youtube.com/watch?v=N96b888tytY Un projet (mixtape, album ou EP) en préparation pour cette année ? Pour l’instant je vais envoyer des singles, j’essaie de prendre mon temps, d’envoyer quand je peux, je tâte le terrain. Aucune précipitation. Quels sont tes objectifs pour 2025 ? J’ai déjà dépassé mes objectifs (rires) ! En vrai de vrai je n’ai pas d’objectifs, je veux juste faire ce qui me plait. Je vois ça comme un gagne-pain donc j’ai pas envie de me précipiter et de faire n’importe quoi. J'ai pas envie de tout gâcher. Si tu devais choisir ton ultime album classique du rap français ? Je suis trop varié dans mes goûts, j’ai pas d’album en particulier, mais je peux te citer des morceaux si tu veux ! (rires) Si tu devais choisir un ultime morceau classique du rap français ? « Le Charme de la tristesse » de Kamelancien, « Boss 2 Panam » d’Alpha 5.20, « À neufs ans déjà » de LIM, j’apprécie aussi beaucoup MC Bolo de Sevran, la Scred Connexion, Zbatata, Hooss ou Hugo TSR. Beaucoup de rap à l'ancienne en vrai ! https://www.youtube.com/watch?v=OIKKhbBfeK0 Et pour finir, que représente « Midi/Minuit » pour toi ? Midi/Minuit c’est les journées de certains potes ! (rires) Sinon ce sont des bonnes actus chaque semaine. Merci pour ton temps Shippeur, on espère que 2025 te réussira ! Merci à vous l’équipe, et gros bisous aux potos ! Interview : Tancrède
Jan
31
mins read